Idées pour le MoDem (4): le projet
Après la gouvernance, les personnalités et la communication, place au projet.
Je lis souvent dans la presse, c'est une critique récurrente, que le MoDem n'a pas de projet politique. Qu'à force de ne vouloir être ni de droite ni de gauche, il n'est capable d'émettre aucune idée qui lui est propre, à part se complaire dans l'opposition. Grave erreur! Mais il est vrai qu'en général lorsqu'on est dans l'opposition (et je crois que personne ne démentira que le MoDem est aujourd'hui dans une certaine forme d'opposition à l'UMP Sarkozyste, tant sur le fond que sur la forme), la caricature est facile: "vous vous contentez de vous opposer, mais vous ne proposez rien".
Certains ont visiblement - malignement oserai-je écrire - oublié le programme présidentiel de F. Bayrou en 2007, qui couvrait l'ensemble des préoccupations politiques et sociétales de notre pays. Certains ont oublié le programme du MoDem pour les élections européennes: d'ailleurs, peut-être que beaucoup ne l'ont peut-être simplement pas lu ou n'en ont même pas entendu parlé, auquel cas on en revient à mes billets précédents mettant en évidence les manquements de la communication du MoDem. Certains enfin, même si le livre est un succès (mais restons quand même les pieds sur terre, 100.000 exemplaires, ça ne touche qu'une toute petite partie de l'électorat français), ne se sont peut-être pas aperçu que dans "Abus de Pouvoir", il y avait plus qu'une critique du système Sarkozy, il y avait une vision de ce que devrait être notre société, dans son environnement européen et mondial.
Le fondement d'un projet politique, ce sont les valeurs auxquelles nous croyons qui l'incarnent. Ces valeurs se trouvent ensuite confrontées au pragmatisme. Le pragmatisme, c'est tout simplement la prise en compte des réalités de l'environnement dans lequel nous évoluons, qu'elles soient économiques ou écologiques.
Aujourd'hui, il me semble que si le MoDem avait bel et bien un programme, un projet qui tenait la route pour les élections européennes; pour ce qui concerne notre cas particulier nous Français, le MoDem a surtout des valeurs fondamentales. Peut-être que ces valeurs n'ont pas été suffisamment déclinées en terme de projet, peut-être que ce n'est pas le moment adéquat non plus, efficacité oblige. En ce sens, l'idée de la mise en place d'un "Shadow cabinet" (je ne peux m'empêcher de lire les promoteurs, même si mon intention initiale était que ma réflexion soit totalement indépendante) me paraît contre-productive. Même le PS y a renoncé d'ailleurs... Pourquoi? D'abord, parce qu'il faut disposer des compétences adéquates. Ensuite, parce que développer trop tôt son programme, c'est aller au-delà d'une déconvenue électorale cuisante... Je donne quand même le lien suivant qui me semble intéressant, qui propose ad minima de décliner une doctrine (je ne sais pas si ce terme est le mieux approprié) pour le Mouvement Démocrate. Mais je ne crois pas qu'il faille en l'état actuel des choses aller plus loin qu'au-delà de la notion de "doctrine", peut-être développée sur certains aspects particuliers.
Je ne cache pas mon ambition personnelle: c'est avant tout Bayrou 2012, même si bien entendu j'aurais souhaité que les Européennes nous soient infiniment plus favorables (8,45%, c'est une déroute, appelons les choses par leur nom), et que je souhaiterais que les prochaines régionales nous soient favorables. Mais chacun doit comprendre qu'en terme de combat politique, il n'y a pas que les idées qui comptent, il y a aussi la tactique. Il y a un temps pour tout. Que dirait-on d'un joueur d'échec, aussi brillant soit-il, qui annoncerait ses plans de jeu à son adversaire avant même que la partie ne commence?! Soyons réalistes 2 secondes simplement.
Pourtant, il y a me semble t-il eu des dérives du MoDem et surtout de F. Bayrou en particulier depuis quelques mois: l'opposition à tout, sans apporter aucune solution contraire, même si elle a permis aux sondages de l'élire comme "le meilleur opposant à Sarkozy", ne portera selon moi pas ses fruits: elle finira par lasser, comme elle commence déjà à lasser.
Pourquoi ne pas en revenir aux propos originels, datant de 2007 me semble t-il, qui consistaient à faire opposition au gouvernement sur les mauvaises idées, et à saluer les bonnes?! Sarkozy n'a pas que de mauvaises idées, je crois qu'il faut l'admettre et plus encore le reconnaître, sans quoi on va droit vers l'échec. Après, il ne faudra pas s'étonner que le MoDem puisse être assimilé à des partis extrémistes comme le FN ou le NPA... Quand on s'oppose systématiquement, non seulement on favorise son adversaire, mais on risque de se rendre ridicule.
Dès lors, comment faire pour corriger le tir?
1) Revenir aux idées fondatrices du MoDem et renoncer aux excès politiciens liés au débat public: savoir reconnaître ce qui est bien quand ça l'est. Savoir dire non, quand ça ne l'est pas.
2) Quand on dit non à quelque chose, proposer - sans dévoiler tout un programme -, une alternative autre correspondant à un mode de pensée différent. Non seulement je crois les médias en seront friands, mais nos concitoyens également...
Je lis souvent dans la presse, c'est une critique récurrente, que le MoDem n'a pas de projet politique. Qu'à force de ne vouloir être ni de droite ni de gauche, il n'est capable d'émettre aucune idée qui lui est propre, à part se complaire dans l'opposition. Grave erreur! Mais il est vrai qu'en général lorsqu'on est dans l'opposition (et je crois que personne ne démentira que le MoDem est aujourd'hui dans une certaine forme d'opposition à l'UMP Sarkozyste, tant sur le fond que sur la forme), la caricature est facile: "vous vous contentez de vous opposer, mais vous ne proposez rien".
Certains ont visiblement - malignement oserai-je écrire - oublié le programme présidentiel de F. Bayrou en 2007, qui couvrait l'ensemble des préoccupations politiques et sociétales de notre pays. Certains ont oublié le programme du MoDem pour les élections européennes: d'ailleurs, peut-être que beaucoup ne l'ont peut-être simplement pas lu ou n'en ont même pas entendu parlé, auquel cas on en revient à mes billets précédents mettant en évidence les manquements de la communication du MoDem. Certains enfin, même si le livre est un succès (mais restons quand même les pieds sur terre, 100.000 exemplaires, ça ne touche qu'une toute petite partie de l'électorat français), ne se sont peut-être pas aperçu que dans "Abus de Pouvoir", il y avait plus qu'une critique du système Sarkozy, il y avait une vision de ce que devrait être notre société, dans son environnement européen et mondial.
Le fondement d'un projet politique, ce sont les valeurs auxquelles nous croyons qui l'incarnent. Ces valeurs se trouvent ensuite confrontées au pragmatisme. Le pragmatisme, c'est tout simplement la prise en compte des réalités de l'environnement dans lequel nous évoluons, qu'elles soient économiques ou écologiques.
Aujourd'hui, il me semble que si le MoDem avait bel et bien un programme, un projet qui tenait la route pour les élections européennes; pour ce qui concerne notre cas particulier nous Français, le MoDem a surtout des valeurs fondamentales. Peut-être que ces valeurs n'ont pas été suffisamment déclinées en terme de projet, peut-être que ce n'est pas le moment adéquat non plus, efficacité oblige. En ce sens, l'idée de la mise en place d'un "Shadow cabinet" (je ne peux m'empêcher de lire les promoteurs, même si mon intention initiale était que ma réflexion soit totalement indépendante) me paraît contre-productive. Même le PS y a renoncé d'ailleurs... Pourquoi? D'abord, parce qu'il faut disposer des compétences adéquates. Ensuite, parce que développer trop tôt son programme, c'est aller au-delà d'une déconvenue électorale cuisante... Je donne quand même le lien suivant qui me semble intéressant, qui propose ad minima de décliner une doctrine (je ne sais pas si ce terme est le mieux approprié) pour le Mouvement Démocrate. Mais je ne crois pas qu'il faille en l'état actuel des choses aller plus loin qu'au-delà de la notion de "doctrine", peut-être développée sur certains aspects particuliers.
Je ne cache pas mon ambition personnelle: c'est avant tout Bayrou 2012, même si bien entendu j'aurais souhaité que les Européennes nous soient infiniment plus favorables (8,45%, c'est une déroute, appelons les choses par leur nom), et que je souhaiterais que les prochaines régionales nous soient favorables. Mais chacun doit comprendre qu'en terme de combat politique, il n'y a pas que les idées qui comptent, il y a aussi la tactique. Il y a un temps pour tout. Que dirait-on d'un joueur d'échec, aussi brillant soit-il, qui annoncerait ses plans de jeu à son adversaire avant même que la partie ne commence?! Soyons réalistes 2 secondes simplement.
Pourtant, il y a me semble t-il eu des dérives du MoDem et surtout de F. Bayrou en particulier depuis quelques mois: l'opposition à tout, sans apporter aucune solution contraire, même si elle a permis aux sondages de l'élire comme "le meilleur opposant à Sarkozy", ne portera selon moi pas ses fruits: elle finira par lasser, comme elle commence déjà à lasser.
Pourquoi ne pas en revenir aux propos originels, datant de 2007 me semble t-il, qui consistaient à faire opposition au gouvernement sur les mauvaises idées, et à saluer les bonnes?! Sarkozy n'a pas que de mauvaises idées, je crois qu'il faut l'admettre et plus encore le reconnaître, sans quoi on va droit vers l'échec. Après, il ne faudra pas s'étonner que le MoDem puisse être assimilé à des partis extrémistes comme le FN ou le NPA... Quand on s'oppose systématiquement, non seulement on favorise son adversaire, mais on risque de se rendre ridicule.
Dès lors, comment faire pour corriger le tir?
1) Revenir aux idées fondatrices du MoDem et renoncer aux excès politiciens liés au débat public: savoir reconnaître ce qui est bien quand ça l'est. Savoir dire non, quand ça ne l'est pas.
2) Quand on dit non à quelque chose, proposer - sans dévoiler tout un programme -, une alternative autre correspondant à un mode de pensée différent. Non seulement je crois les médias en seront friands, mais nos concitoyens également...