Le vote sur la réforme constitutionnelle vu par Corinne Lepage

Publié le par JF le démocrate

Je vous conseille le très bon billet écrit ce jour par Corinne Lepage sur le vote intervenu hier en congrès.

Corinne Lepage fait bien je crois de dénoncer le manque d'unité flagrant des votes des élus du MoDem. On pourrait en effet mettre en avant l'article 4 de la charte éthique, celui qui octroie à chaque élu la possibilité de voter "en conscience", mais il faut quand même constater que François Bayrou n'aura guère été suivi que par quelques proches lors de ce vote. Dont 2 sénateurs seulement (J. Gourault et JJ. Jegou), alors que 4 autres s'abstenaient.

Il y a comme qui dirait un malaise entre F. Bayrou et une grande partie de ses sénateurs. Ce n'est certes pas une découverte, sans quoi nous, adhérents, n'aurions pas été consultés il y a quelques jours sur la ligne politique du MoDem. L'idée avancée par Corinne Lepage comme remède (consulter les adhérents avant le vote sur les institutions), aurait été je pense totalement inefficace dans le cas présent. D'une part parce que le sujet en lui-même est trop technique, sauf à l'appréhender via des résumés dans lesquels l'information risque d'être orientée. D'autre part, parce que je doute que les sénateurs centristes auraient été réellement réceptifs à l'avis des adhérents...

Alors que faire de ces sénateurs récalcitrants? Doit-on dresser des bûchers et les brûler vifs? Doit-on, comme c'est l'opinion de certains les exclure du MoDem?

Trève de plaisanteries et d'inepties. Pour gagner des élections, un parti politique doit avoir à la fois des élus et des adhérents. Les élus, ce n'est pas vraiment ce que dont le MoDem est le mieux pourvu, en tout cas quantitativement parlant. Tant que de nouveaux visages n'auront pas réellement percé (ce qui me semble loin d'être le cas au jour d'aujourd'hui), il serait suicidaire de vouloir se "débarrasser" de nos sénateurs, même si certains ne sont visiblement pas du tout politiquement en phase avec F. Bayrou, et s'apprêtent sans doute à la poursuite de certaines manoeuvres en coulisses. Mais après le désastre consécutif au débauchage des députés UDF par le Nouveau Centre, un départ massif des sénateurs centristes constituerait une catastrophe de plus.

La problématique du MoDem est aujourd'hui simple, voire simpliste: soit on suit certains adhérents dont l'objectif est d'arriver à un mouvement "citoyen" qu'ils auront modelé par eux-même, mais un mouvement qui ne sera jamais que citoyen et qui ne sera jamais un vrai parti politique, soit on suit F. Bayrou dans un jeu tactique, parfois assez acrobatique.

Ca ne surprendra personne, j'ai pour ma part choisi la 2ème option.

Publié dans Mouvement Démocrate

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J
@ Pascal Kammerer: je suis bien d'accord avec vous. Une vraie réforme des institutions aurait dû remettre totalement en cause le mode d'élection des sénateurs ainsi qu'instaurer une dose de proportionnelle aux législatives. A la place, nous avons une réforme "ad minima". Mais que pèse le MoDem au niveau parlementaire? Rien aujourd'hui, si l'on tient compte du conservatisme de la majorité des sénateurs centristes. A ce sujet, je vous recommande le lien suivant: http://www.mediapart.fr/journal/france/240508/bayrou-difficile-de-faire-accepter-le-modem-aux-elus
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K
Cher ami. Pour ma part je pense qu'on aurait mieux fait, puisqu'on avait la clé du scrutin, d'introduire maintenant ou par une discussion ultérieure les réformes que l'on attendait pour le Sénat et l'Assemblée Nationale. Car nous aurions en effet la juste représentativité que l'on mérite aujourd'hui. Au delà de cela on a voté un texte qui nécessite de faire ce que vous décrivez. C'est dommage.
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