Bernard Tapie: le grand show
J'ai suivi partiellement cet après-midi l'audition de Bernard Tapie par la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale, une audition au cours de laquelle était d'ailleurs présent F. Bayrou.
Bien entendu, hors le fait que comme nombre de mes compatriotes j'ai pu être très désagréablement surpris de voir que le litige qui oppose les liquidateurs du groupe Bernard Tapie au CDR soit finalement résolu par voie d'arbitrage, sachant qu'il est quand même ici question de l'argent du contribuable, en aucun cas je n'émettrai un quelconque avis sur le fond du dossier. D'une part parce que je ne suis pas compétent pour cela, d'autre part parce que même pour des spécialistes, l'affaire paraît tellement complexe voire inextricable, qu'il sera à mon avis bien difficile d'en ressortir une vérité incontournable. Je n'ai qu'une certitude: si Bernard Tapie a été floué par le Crédit Lyonnais lors de la vente d'Adidas, alors il est normal qu'il puisse en obtenir réparation.
Je me suis donc beaucoup plus attaché à la forme de l'audition que j'ai visionnée, plutôt qu'au fond, incompréhensible pour le commun des mortels. Et là, je dois dire que j'ai été à demi-surpris. A demi seulement, car j'avais déjà regardé en son temps l'audition d'Arnaud Lagardère par la même commission des finances, dans le cadre des présumés délits d'initiés réalisés en 2006 sur l'action EADS, et j'avais été très surpris à l'époque par la formidable décontraction du bonhomme, parsemée d'une pointe d'arrogance: un homme tout à fait dans la lignée du grand patron (trop?) décomplexé m'étais-je dit alors.
Moins décontracté cet après-midi, Bernard Tapie a néanmoins donné un cran au-dessus de la prestation "décomplexée" d'Arnaud Lagardère. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le "Nanard sévèrement burné" comme nous le décrivaient si bien les guignols est de retour. Coupant continuellement ses interlocuteurs, plaisantant en apparté avec son avocat pendant que des questions lui étaient posées, lui disant même à un moment (les micros de l'Assemblée Nationale semblent être assez sensibles) "celui-là, il est incroyable" tout en riant à gorge déployée, je me suis demandé si cet homme, qui a quand même été député et ministre, a un quelconque respect pour des représentants de l'Etat qui ont été démocratiquement élus.
Puis à la fin de l'audition, quelque chose a changé. On a demandé à Bernard Tapie ce qu'il pensait moralement des indemnités à hauteur de 45 millions d'euros qu'il recevrait simplement au titre du préjudice subi. L'homme s'est alors emporté, et à la limite des larmes, s'est lancé dans un long et virulent réquisitoire contre les horreurs qu'il a subies: "voir (sa) femme pleurer dans les chiottes", alors que des policiers perquisitionnaient le somptueux hôtel particulier qu'il a toujours pu occuper gratuitement (grâce à une erreur de la part du CDR) dans le 6ème arrondissement parisien, devoir inscrire ses enfants à l'école sous un faux nom car le mot Tapie était devenu une "insulte", au point que comme il l'a indiqué on a récemment qualifié un homme d'affaires (je suppose qu'il s'agit de V. Bolloré) de "Tapie breton". Pour finir, Bernard Tapie après ce moment de grand émoi a tenu à se montrer rassurant: il n'utilisera pas cet argent pour "racheter le Phocéa ou l'Olympique de Marseille".
J'ai peut-être un coeur de pierre, mais personnellement je n'ai aucunement envie de pleurer sur le sort de Bernard Tapie. J'aurais simplement préféré le voir un peu plus respectueux de nos parlementaires, qui ne font que leur travail.
Bien entendu, hors le fait que comme nombre de mes compatriotes j'ai pu être très désagréablement surpris de voir que le litige qui oppose les liquidateurs du groupe Bernard Tapie au CDR soit finalement résolu par voie d'arbitrage, sachant qu'il est quand même ici question de l'argent du contribuable, en aucun cas je n'émettrai un quelconque avis sur le fond du dossier. D'une part parce que je ne suis pas compétent pour cela, d'autre part parce que même pour des spécialistes, l'affaire paraît tellement complexe voire inextricable, qu'il sera à mon avis bien difficile d'en ressortir une vérité incontournable. Je n'ai qu'une certitude: si Bernard Tapie a été floué par le Crédit Lyonnais lors de la vente d'Adidas, alors il est normal qu'il puisse en obtenir réparation.
Je me suis donc beaucoup plus attaché à la forme de l'audition que j'ai visionnée, plutôt qu'au fond, incompréhensible pour le commun des mortels. Et là, je dois dire que j'ai été à demi-surpris. A demi seulement, car j'avais déjà regardé en son temps l'audition d'Arnaud Lagardère par la même commission des finances, dans le cadre des présumés délits d'initiés réalisés en 2006 sur l'action EADS, et j'avais été très surpris à l'époque par la formidable décontraction du bonhomme, parsemée d'une pointe d'arrogance: un homme tout à fait dans la lignée du grand patron (trop?) décomplexé m'étais-je dit alors.
Moins décontracté cet après-midi, Bernard Tapie a néanmoins donné un cran au-dessus de la prestation "décomplexée" d'Arnaud Lagardère. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le "Nanard sévèrement burné" comme nous le décrivaient si bien les guignols est de retour. Coupant continuellement ses interlocuteurs, plaisantant en apparté avec son avocat pendant que des questions lui étaient posées, lui disant même à un moment (les micros de l'Assemblée Nationale semblent être assez sensibles) "celui-là, il est incroyable" tout en riant à gorge déployée, je me suis demandé si cet homme, qui a quand même été député et ministre, a un quelconque respect pour des représentants de l'Etat qui ont été démocratiquement élus.
Puis à la fin de l'audition, quelque chose a changé. On a demandé à Bernard Tapie ce qu'il pensait moralement des indemnités à hauteur de 45 millions d'euros qu'il recevrait simplement au titre du préjudice subi. L'homme s'est alors emporté, et à la limite des larmes, s'est lancé dans un long et virulent réquisitoire contre les horreurs qu'il a subies: "voir (sa) femme pleurer dans les chiottes", alors que des policiers perquisitionnaient le somptueux hôtel particulier qu'il a toujours pu occuper gratuitement (grâce à une erreur de la part du CDR) dans le 6ème arrondissement parisien, devoir inscrire ses enfants à l'école sous un faux nom car le mot Tapie était devenu une "insulte", au point que comme il l'a indiqué on a récemment qualifié un homme d'affaires (je suppose qu'il s'agit de V. Bolloré) de "Tapie breton". Pour finir, Bernard Tapie après ce moment de grand émoi a tenu à se montrer rassurant: il n'utilisera pas cet argent pour "racheter le Phocéa ou l'Olympique de Marseille".
J'ai peut-être un coeur de pierre, mais personnellement je n'ai aucunement envie de pleurer sur le sort de Bernard Tapie. J'aurais simplement préféré le voir un peu plus respectueux de nos parlementaires, qui ne font que leur travail.