Le stress en entreprise

Publié le par JF le démocrate

Suite à mon dernier billet sur les suicides à France Telecom, j'ai eu droit à un commentaire d'un certain Florimont , apparemment employé de France Telecom. Je ne sais s'il s'agit de la même personne qui a réagi à un article de Marianne2.fr, ce qui lui a valu un nouvel article entièrement consacré à ce commentaire. S'il y a quiproquo, simple confusion de nom, que mon commentateur - que je ne connais pas - veuille bien m'excuser. D'ailleurs, je ne fais pas d'amalgame entre les deux, mais je voudrais seulement réagir à des propos similaires tenus sur mon blog et sur Marianne2.fr, qui personnellement me gênent réellement. Pour qu'il n'y ait pas quiproquo, je parlerai uniquement de la réaction du "Florimont" qui a fait l'objet d'un article dans Marianne2.fr.

- Le management par le stress est devenu une habitude dans les entreprises, qu'elles soient grosses ou plus petites (je ne parle toutefois pas des TPE).

- Il n'y a pas de secret, ce stress découle des dirigeants eux-mêmes, et en cela je ne saurais que faire confiance au témoignage de Florimont lorsqu'il indique que la direction de France Telecom (une entreprise qui n'est sans doute pas un cas singulier), donne à ses "sous-fifres" (si j'emploie cette expression, c'est parce que je l'ai déjà entendue de la part d'un PDG d'une grosse entreprise à l'adresse de son Directeur Technique) des objectifs qui sont inatteignables. Toutefois, je tiens à préciser que je ne mets pas tous les PDG dans le même sac, cela va de soi: il y en a de plus compétents que d'autres, compétents dans le sens où ils savent ce qui est du possible ou du domaine de l'extravagance.

- Mais au-delà, il y a je crois un choix à faire quand on se situe dans une chaîne hiérarchique. Ce choix est simple: soit vous bloquez partiellement ce stress en en prenant une partie sur vous-même quitte à se placer en "opposition", soit vous le répercutez intégralement sur le niveau du dessous. Ce choix-là est un choix humain, qu'on effectue en conscience. Ce choix-là, je l'ai déjà fait, et il m'a nuit fortement. Soit on ne pense qu'à son propre avenir professionnel, à son petit pavillon qu'on a fait construire, et on se fout des autres. Soit on est digne de Mère Thérésa et on se sacrifie pour le bonheur humain. Soit... mais entre ces deux extrêmes...

Car, le gros problème aujourd'hui dans les entreprises, c'est qu'il n'y a pas (ou plus) de juste milieu. Que l'on soit Mère Thérésa ou arriviste de première, la sanction me semble tomber d'elle-même: bon petit collaborateur à soigner ou dissident. Bref, il n'y a plus de place pour ce blocage partiel du stress (à condition toutefois qu'on en ait le courage humainement). Tout est blanc ou tout est noir. Les nuances de gris ne sont plus acceptées.

Alors Florimont (celui de Marianne2.fr), vos états d'âmes rétroactifs, je m'en contrefous. Même si je vous reconnais le courage, contrairement à certainement beaucoup d'autres, de commencer un début d'introspection aujourd'hui. C'est à votre honneur, et ce n'est sans doute pas à mettre au crédit de nombre de vos camarades managers, qui tout comme vous, ont reçu cette abjecte formation destinée à gérer (oserais-je écrire manipuler?) les comportements humains.

Les cabinets de conseils en ressources humaines feraient bien d'ailleurs de faire un peu profil bas, les entreprises feraient mieux aussi je crois de cesser de faire systématiquement appel à certains d'entre eux. Vu les résultats...

Publié dans Société

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J
@ Nelly: je suivrai avec attention. Chacun son style, chacun son angle d'approche naturellement.
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N
Je reprendrai ton billet dans un texte que je prépare pour mon blog au sujet des techniques de management, mais abordé sous un autre angle... A suivre ce week-end!
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