Rions moins: le pouvoir d'achat en question

Publié le par JF le démocrate

Hier, j'ai délibérément choisi de rire de la tragi-comédie qui s'est déroulée il y a peu à Neuilly sur Seine. Aujourd'hui, mon propos se veut autrement plus sérieux et plus alarmiste. Il concerne le pouvoir d'achat de nos concitoyens, dans ce qu'il représente de plus indispensable, à savoir la capacité à se nourrir.

Une enquête menée par le magazine 30 millions de consommateurs a démontré l'évidence dont tous s'étaient déjà aperçu. Un scandale humainement parlant! La hausse manifeste, allant de 5 à 48% au cours de ces 6 derniers mois des prix des produits alimentaires de première nécessité.

Il n'y a même plus moyen pour les plus nécessiteux d'entre nous de se rabattre sur les pâtes, sur les oeufs, sur le lait. Pourtant ce ne sont guère des produits de consommation "haut de gamme". Il s'agissait simplement des moins chers pour se nourrir décemment...  A quand devra t-on faire, nous les moins fortunés, les poubelles pour pouvoir se nourrir?! Tels les chiens et les chats ... et les SDF... Allons-nous vers une "SDiFication de notre société"? Une nouvelle étape dans l'évolution de Darwin peut-être?!

La faute en incombe paraît-il, du moins selon les défenseurs de l'industrie agro-alimentaire, à la hausse voire à la spéculation qui règne sur des matières premières telles que le blé... Quelle hypocrisie entâchée de cynisme!!!!

Rappelons-nous en effet que la société TOTAL a réalisé en 2007 des profits records: 12 milliards d'euros, et ce uniquement grâce à l'augmentation du prix du pétrole... Devant cet exemple, faut-il croire que la hausse des prix des matières premières premières (qui ne représente quasiment rien, peut-être pas plus de 10% du prix de vente final au consommateur), est la cause de tous ces maux?

La vérité est toute autre. Je vous livre ci-après un commentaire que j'avais en juin 2007 (et pourtant je ne me considère pas comme devin) publié sur le site Bayrou.fr, dans le cadre des mesures destinées à l'amélioration du pouvoir d'achat:

"
Pour donner un simple exemple de ce que je voulais expliciter dans mon point 2, il suffit de regarder ce qui s'est passé avec les CD audio depuis leur apparition: leur prix de vente n'a pas bougé (20 euros en moyenne), alors que le prix usine de fabrication du CD n'a cessé de chuter. Je ne sais pas quel est le coût de revient d'un CD aujourd'hui: sans doute moins d'un euro (beaucoup moins en tout cas que les anciens "vinyles"). Donc, il y a multiplication par au moins 20 entre prix de fabrication et prix de vente. Bien sûr, il y a les droits d'auteur (légitimes). Mais il y a surtout eu augmentation des frais de marketing, de publicité, voire de distribution. Le fabricant se trouve tout en bas de la chaîne des prix: sur son coût de fabrication viennent s'ajouter tout un cas de coefficients le plus souvent multiplicateurs qui mènent au prix de vente final au consommateur. Le problème me semble donc être très souvent que si le coût de fabrication est 50% plus cher, alors du fait de l'application de la chaîne de prix, le prix de vente final sera également 50% plus élevé. Dans la plupart des domaines (frais d'approvisionnement des centrales d'achat, marketing, distribution), on ne sait pas (ou plutôt on ne veut pas) faire des additions plutôt que des multiplications. Mais le gros problème réside que dans cette chaîne d'établissement des prix, ce sont des acteurs économiques différents qui interviennent..."

Le problème économique majeur auquel semble vouloir s'attaquer le gouvernement Fillon - et c'est tant mieux - semble être la transparence dans la chaîne de l'établissement des prix de vente. Devant l'opacité qui règne en ce domaine, je lui souhaite bien du courage. Mais il est plus que temps de s'attaquer à ce domaine, contre tous les lobbies possibles et imaginables. Quitte à montrer du doigt les "mauvais élèves", quitte à les boycotter aussi...


Publié dans Société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article