France-Chine: un "bourbier" en devenir?

Publié le par JF le démocrate


Photo: Le Monde

Chacun aura pu le constater, les relations entre la France et la Chine se sont tendues depuis le désastre qu'a constitué le passage de la flamme olympique à Paris. D'un côté, il y a eu des excès: l'athlète chinoise handicapée Jin Jing a été malmenée dans notre capitale. Et en ce sens, il est normal que le Chef de l'Etat lui ait adressé une lettre de solidarité. De l'autre côté, il y a encore des excès: ainsi ces manifestations anti-françaises menées par la population chinoise devant les enseignes Carrefour. Comme quoi, le droit de manifestation existe bien en Chine, ... tant qu'il est orienté dans un sens qui convient à son gouvernement.

La
décision que vient de prendre Bertrand Delanoë et le conseil de Paris, décision qui consiste à faire du Dalaï Lama un "citoyen d'honneur" de la ville de Paris, ne me semble pas aller dans le sens de l'appaisement, et d'ailleurs ne me semble pas aller dans le bon sens tout court.

Il faut en effet savoir ce que nous voulons: nous savons tous et ce depuis longtemps que la Chine est placée sous le régime d'une dictature. Le monde occidental essaie, pas à pas, de faire évoluer les choses dans ce pays qui pourrait se révéler être une véritable bombe vis-à-vis de l'équilibre géopolitique du monde. Ne nous leurrons-pas, la Chine, ce n'est ni l'Irak, ni l'Iran. Ce pays ne "boxe" pas dans la même catégorie.

Alors que voulons-nous aujourd'hui, nous Français? Entrer dans un conflit, une espèce de guerre froide avec un pays qui démographiquement pèse 20 fois plus que nous, ou calmer un peu un jeu qui s'est trop emballé ces derniers temps? La pression française sur le gouvernement chinois doit être graduée, le gouvernement assurant - je l'ai déjà écrit dans un précédent billet - le rôle de "garde-fou" vis-à-vis de l'opinion publique. Le garant de la REAL POLITIK.

Comme je l'ai déjà affirmé, si boycott des jeux olympiques il devait y avoir, il serait infiniment préférable que ce boycott soit le fruit de la volonté des athlètes français, et non pas du gouvernement. Mais ce scénario s'oppose pour une grande part à la loi du "sport-business".

Car les risques sont grands à vouloir s'opposer à tout prix à la Chine:

- risque pour notre économie nationale en premier lieu,
- risque d'engendrer une nouvelle période de guerre froide si l'ensemble de l'occident se positionnait contre le gouvernement chinois.

On peut bien sûr regretter la décision prise par le CIO en 2001 de confier l'organisation des J.O de 2008 à une dictature. Lorsqu'au niveau mondial, on sera enfin capable d'anticipation, ce sera assurément un progrès majeur pour l'humanité.

Peu importe quelque part le chemin qui sera emprunté. Entre la quête de l'idéal du respect des Droits de l'Homme et la Real-Politik, je ne voudrais personnellement pas avoir à trancher. Mais je crois qu'il faut que tout un chacun soit bien conscient des enjeux relevant de tel ou tel comportement. La Chine est le pays le plus peuplé au monde (20 à 25% de la population mondiale), placé sous un régime dictatorial, et possédant l'arme nucléaire. N'oublions jamais ça. On ne peut pas jouer avec la Chine...

Publié dans International

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