UIMM, caisse noire et ... Laurence Parizot

Publié le par JF le démocrate

Laurence-Parizot.jpgRetour sur cette ténébreuse histoire de "caisse noire" au sein de l'UIMM, la plus puissante fédération patronale, celle en charge des des industries de la métallurgie. Et chacun de savoir combien d'entreprises en France dépendent de cette organisation! C'est dire son pouvoir, ses moyens financiers aussi...

Denis Gautier-Sauvagnac, ex-président de cette fédération aurait en l'espace de 7 ans effectué des retraits en liquide pour un montant total de 17 M€ des caisses de l'UIMM, soit plus de 1.400 ans de la rémunération de quelqu'un qui est au SMIC!

Nul ne sait où est allé cet argent, officiellement destiné selon D. Gautier-Sauvagnac "à fluidifier les relations sociales". Fluidifier les relations sociales, voici un concept pour le moins intéressant, mais comme beaucoup je crois, je m'interroge sur la signification de cette expression. Qu'est-ce que ça veut dire dans la pratique "fluidifier les relations sociales"?! On se doute bien que cela induit que lorsqu'il y a conflit social, des enveloppes sont versées. Probablement aux syndicats. Mais à qui exactement? A ses leaders sans doute... Et que font-ils de cet argent? Y a t-il de l'enrichissement personnel?

Avec cette affaire, on se rend bien vite compte qu'on est là en face de ce que je qualifierai une "poupée russe". Dès qu'une boîte est ouverte, il en apparaît une seconde, etc...

Si cette version s'avère exacte, on se rend bien évidemment compte également des effets pervers que peut entretenir un tel système:

"- Tiens, on a besoin d'un peu d'argent
 - Pas de problèmes, il n'y a qu'à lancer une grève..."

Selon certaines rumeurs, cet argent aurait également pu servir à financer certains partis politiques.

On doit bien le reconnaître, on se trouve là en plein coeur d'une affaire qui pourrait être une affaire d'Etat.

Je suis personnellement surpris que depuis la sortie des informations concernant ces retraits en liquide, on n'ait visiblement pas progressé d'un iota dans son instruction. Et pourtant, contrairement à l'affaire des frégates de Taïwan, il n'y a pas possibilité dans le cas précis de se réfugier derrière le "Secret-Défense".

Je suis personnellement outré que D. Gautier-Sauvagnac ait réclamé et semble t-il obtenu - du moins dans un premier temps - une indemnité de départ de 1,5 M€, pour quitter la présidence de l'UIMM. Ce montant ne représente sans doute pas grand chose par rapport au trésor récolté chaque année par l'UIMM. Mais il s'agit d'un symbole, et il ne faudrait, je crois, jamais perdre de vue que nos concitoyens sont - et c'est assez légitime - très sensibles aux symboles, d'autant plus quand le pouvoir d'achat des plus démunis ne cesse de diminuer.

Laurence Parisot, la patronne du MeDef, a décidé de s'ériger en "redresseuse de troubles", bien qu'elle même soit mise en cause par l'UIMM, qui lui reproche d'avoir eu connaissance de certaines informations bien plus tôt qu'elle ne l'affirme.

Je pense personnellement que les enjeux de cette affaire sont immenses. J'espère que la vérité pourra émerger, quitte à remettre s'il le faut complètement à plat le système "Patronnat-Syndicats" tel qu'il se pratique à la française. Le modèle allemand serait peut-être le bienvenu...

Publié dans Société

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