Le blues du Modemien
Tout est parti d'une belle utopie. Face à l'hégémonie Sarkozienne, un homme qui aurait pu devenir Premier Ministre s'il l'avait voulu, a décidé de prendre son indépendance durant l'entre-deux-tours des présidentielles, osant même jusqu'à déclarer: "je ne voterai pas pour Sarkozy". Le coup semblait préparé depuis longue date, et pourtant ce fut quand même une surprise, à tel point que la plupart de ses fidèles qui jusqu'alors l'avaient suivi l'ont quitté, attirés par les sirènes du pouvoir. Sirènes bien éphémères sans doute, mais ô combien tentantes, car telle est hélas la réalité de la nature humaine.
S'en est suivi des belles paroles, des promesses de ne plus jamais faire de la politique comme avant, de mettre le citoyen au coeur de celle-ci. Tout simplement en harmonie avec la définition étymologique du terme "politique" ("la vie de la cité" en grec). Enfin le sens péjoratif du mot allait disparaître pour laisser place à sa vraie signification, si belle en elle-même! Le Zénith du 24 mai dernier fut en ce sens un grand moment, celui de l'énoncé de 7 principes fondamentaux aptes à réconcilier nos concitoyens avec ce qui leur appartient, c'est à dire cette fameuse "vie de la cité", autrement dit leur vie et leur destin.
Après quelques périodes de flottement, cet homme a réussi à remotiver ses troupes lors d'un tour de France au cours duquel il a rencontré adhérents et sympathisants, leur assénant à chaque fois le même discours enjôleur, leur assurant que la "maison MoDem" serait construite en commun, que rien ne serait jamais plus comme avant, que désormais le citoyen serait actif. "Une organisation restait à inventer" selon ses propres dires pour satisfaire à ce renouveau digne du XXIème siècle. Point question en revanche de l'imposer ni même de la suggérer, il fallait que ce soit les adhérents qui l'élaborent eux-mêmes, en commun. 45.000 adhérents fermes en à peine un mois, 35.000 pré-adhésions supplémentaires... Un résultat inescompté et tellement porteur d'espoir.
La construction de la maison était prévue à la mi-septembre lors d'Assises qui permettraient d'en poser les fondations. Alors de nombreux "imbéciles", peut-être trop naïfs, se sont mis à travailler en vue de cette échéance, certains sur internet, d'autres dans des groupes de travail locaux, et pour beaucoup dans ces deux cadres à la fois. Oubliant parfois leur vie professionnelle, oubliant parfois de chercher du travail pour ceux qui n'en n'avaient pas, ils furent prêts à s'investir à fond au nom de cet idéal nouveau. J'en connais 9 en particulier, qui ont passé des dizaines et des dizaines d'heures à réaliser un document méthodologique commandité par le grand chef suprême, document que ce dernier a simplement accueilli d'un sourire sans même un mot de remerciement...
L'utopie est ensuite passée. La construction des fondations de la maison MoDem s'est transformée en véritable "foire à la merguez". Les chartes éthique et des valeurs, élaborées par les adhérents, pour certaines remarquables, ont été remplacées par celles imposées par le chef, hélas globalement plus médiocres. Ce n'est sûrement pas dû au fait que le chef lui-même est médiocre, mais peut-être tout simplement parce qu'il a oublié qu'on est plus intelligent à plusieurs...
Aujourd'hui, à moins de 3 semaines du congrès fondateur du MoDem, des projets de statuts qu'on pourrait qualifier de monarchiques ont une fois de plus été imposés par le chef. Un comble dans un parti qui se veut démocrate. Il est vrai qu'impossible n'est pas français... Quelques personnes, dans l'urgence, essayent encore désespérement de sauver les meubles, ou du moins de sauvegarder ce qu'il reste de l'utopie initiale. Et pourtant cette utopie n'en était pas une, puisqu'elle était réalisable. Et cela j'en resterai à tout jamais persuadé. Problème d'organisation, de mauvais entourage, de fonctionnement autocrate, de manoeuvres politiciennes savamment orchestrées? Il y a sûrement un mélange de tout ça dans l'explication d'un tel fiasco.
Parfois, j'ai envie de renvoyer ce petit bout de plastique orange qu'on appelle carte d'adhérent là d'où il m'est parvenu. Le parti du XXIème siècle n'est pas prêt de se construire, et cela je le regrette profondément. Car personnellement, je m'y serai profondément investi, et n'en aurai strictement, mais vraiment strictement rien retiré. On ne m'y prendra plus. C'est ce qu'on se dit toujours en attendant la prochaine fois... Donner sans compter, sans attendre aucune contrepartie... Tels feu l'Abbé Pierre ou Mère Théresa... Mais parfois, je dois bien le reconnaître, malgré une carapace qui s'est forgée au fil du temps et des coups reçus, cela peut donner envie de pleurer. "Bonjour tristesse" comme l'écrivait si justement Françoise Sagan.
S'en est suivi des belles paroles, des promesses de ne plus jamais faire de la politique comme avant, de mettre le citoyen au coeur de celle-ci. Tout simplement en harmonie avec la définition étymologique du terme "politique" ("la vie de la cité" en grec). Enfin le sens péjoratif du mot allait disparaître pour laisser place à sa vraie signification, si belle en elle-même! Le Zénith du 24 mai dernier fut en ce sens un grand moment, celui de l'énoncé de 7 principes fondamentaux aptes à réconcilier nos concitoyens avec ce qui leur appartient, c'est à dire cette fameuse "vie de la cité", autrement dit leur vie et leur destin.
Après quelques périodes de flottement, cet homme a réussi à remotiver ses troupes lors d'un tour de France au cours duquel il a rencontré adhérents et sympathisants, leur assénant à chaque fois le même discours enjôleur, leur assurant que la "maison MoDem" serait construite en commun, que rien ne serait jamais plus comme avant, que désormais le citoyen serait actif. "Une organisation restait à inventer" selon ses propres dires pour satisfaire à ce renouveau digne du XXIème siècle. Point question en revanche de l'imposer ni même de la suggérer, il fallait que ce soit les adhérents qui l'élaborent eux-mêmes, en commun. 45.000 adhérents fermes en à peine un mois, 35.000 pré-adhésions supplémentaires... Un résultat inescompté et tellement porteur d'espoir.
La construction de la maison était prévue à la mi-septembre lors d'Assises qui permettraient d'en poser les fondations. Alors de nombreux "imbéciles", peut-être trop naïfs, se sont mis à travailler en vue de cette échéance, certains sur internet, d'autres dans des groupes de travail locaux, et pour beaucoup dans ces deux cadres à la fois. Oubliant parfois leur vie professionnelle, oubliant parfois de chercher du travail pour ceux qui n'en n'avaient pas, ils furent prêts à s'investir à fond au nom de cet idéal nouveau. J'en connais 9 en particulier, qui ont passé des dizaines et des dizaines d'heures à réaliser un document méthodologique commandité par le grand chef suprême, document que ce dernier a simplement accueilli d'un sourire sans même un mot de remerciement...
L'utopie est ensuite passée. La construction des fondations de la maison MoDem s'est transformée en véritable "foire à la merguez". Les chartes éthique et des valeurs, élaborées par les adhérents, pour certaines remarquables, ont été remplacées par celles imposées par le chef, hélas globalement plus médiocres. Ce n'est sûrement pas dû au fait que le chef lui-même est médiocre, mais peut-être tout simplement parce qu'il a oublié qu'on est plus intelligent à plusieurs...
Aujourd'hui, à moins de 3 semaines du congrès fondateur du MoDem, des projets de statuts qu'on pourrait qualifier de monarchiques ont une fois de plus été imposés par le chef. Un comble dans un parti qui se veut démocrate. Il est vrai qu'impossible n'est pas français... Quelques personnes, dans l'urgence, essayent encore désespérement de sauver les meubles, ou du moins de sauvegarder ce qu'il reste de l'utopie initiale. Et pourtant cette utopie n'en était pas une, puisqu'elle était réalisable. Et cela j'en resterai à tout jamais persuadé. Problème d'organisation, de mauvais entourage, de fonctionnement autocrate, de manoeuvres politiciennes savamment orchestrées? Il y a sûrement un mélange de tout ça dans l'explication d'un tel fiasco.
Parfois, j'ai envie de renvoyer ce petit bout de plastique orange qu'on appelle carte d'adhérent là d'où il m'est parvenu. Le parti du XXIème siècle n'est pas prêt de se construire, et cela je le regrette profondément. Car personnellement, je m'y serai profondément investi, et n'en aurai strictement, mais vraiment strictement rien retiré. On ne m'y prendra plus. C'est ce qu'on se dit toujours en attendant la prochaine fois... Donner sans compter, sans attendre aucune contrepartie... Tels feu l'Abbé Pierre ou Mère Théresa... Mais parfois, je dois bien le reconnaître, malgré une carapace qui s'est forgée au fil du temps et des coups reçus, cela peut donner envie de pleurer. "Bonjour tristesse" comme l'écrivait si justement Françoise Sagan.