Aller chercher la croissance "avec les dents"

Publié le par JF le démocrate

Je ne sais pas vous mais moi ça me rappelle un peu 2007. C'était N. Sarkozy qui avait dit qu'il irait chercher la croissance "avec les dents". On a vu ce qu'on a vu, et la croissance n'a pas été au rendez-vous. Parce qu'il y a eu une crise mondiale majeure et que dans un environnement mondialisé, la croissance ça ne se décrète pas, ça dépend énormément des autres. C'est d'ailleurs ce pari sur la croissance, un pari digne de la table de roulette d'un casino, qui a complètement ruiné la politique économique de N. Sarkozy et accessoirement notre pays, créant en 5 ans environ 500 milliards d'euros supplémentaires de dette publique.

 

Quand on est un responsable politique, on n'a pas le droit de se comporter comme un trader boursier. C'est totalement irresponsable. On ne peut pas faire des paris sur un futur qu'on ne maîtrise pas, dont on ne maîtrise pas notamment la géopolitique (future guerre avec la Syrie, avec l'Iran?). Je le répète, ce pari fait en 2007, pari perdu hélas, est la source de l'échec de la politique économique de N. Sarkozy menée depuis 2007.

 

On pourrait après se dire qu'expérience aidant, qu'en prenant en compte les erreurs commises par le passé, on ne les commettra plus à l'avenir. Normalement, c'est comme ça que ça se passe dans la vie: quand on a commis une erreur, logiquement on ne la refait plus. Or, les programmes économiques à la fois de F. Hollande et de N. Sarkozy reposent sur une hypothèse de croissance moyenne de 2,5% durant le prochain quinquennat, alors que l'OCDE, le FMI, tous les grands organismes économiques internationaux nous encouragent à plus de raison. 1,5%, voilà ce qu'ils jugent raisonnable.

 

Mais il n'y a visiblement rien à faire pour ramener les Sarkozystes et les Hollandistes à la raison: c'est le rêve de la croissance retrouvée qui va permettre de lutter contre notre endettement. C'est un peu comme si moi particulier, pour résorber mon découvert bancaire, je rêvais de gagner au loto... Ce n'est que ça et rien d'autre.

 

Je sais bien que les économistes qui travaillent pour le PS ou l'UMP sont assurément les meilleurs au monde, en tout cas bien meilleurs que d'autres économistes internationaux (vous imaginez les brêles, ils ne prédisent que 1,5% alors que nous les meilleurs du monde, on est certains de faire 2,5% par an?).

 

Je sais surtout que c'est beaucoup plus facile de faire rêver les gens pour se faire élire, ce qui est un but en soi souvent malheureusement totalement déconnecté de l'intérêt national, que de leur dire la vérité. Et c'est bien entendu beaucoup plus facile de se faire élire en mentant - mais en faisant rêver -, qu'en disant la vérité.

 

F. Bayrou dit lui la vérité aux Français, c'est ce qu'on peut lui reprocher d'ailleurs. Son programme économique est basé sur une croissance de 1,5% en moyenne, en total accord avec les prévisions de l'OCDE. Si par chance, cette croissance était supérieure, les marges de manoeuvre deviendraient plus grandes et les bonnes nouvelles s'accumuleraient durant le prochain quinquennat.

 

Mais quand on part sur des hypothèses de croissance irréalistes, qui laissent totalement sceptique l'OCDE, on ne peut laisser espérer, sauf à gagner le jackpot au casino, que des déceptions futures. Pour le PS et l'UMP, apparemment ces déceptions n'ont pas d'importance, du moment qu'elles n'apparaissent qu'après les élections présidentielle et législatives. Parce que le but en soi, ce n'est pas l'avenir de la France, c'est de gagner les élections par n'importe quel moyen, en mentant s'il le faut.

 

C'est ce mécanisme particulièrement pernicieux, toujours promettre plus à des fins électoralistes, qui a été parfaitement identifié et décrit en son temps par J. Peyrelevade. Un mécanisme qui nous a mené au niveau de dette publique que nous connaissons aujourd'hui, une dette accumulée depuis 30 ans par ces irresponsabilités à la fois de la droite et de la gauche.

 

F. Bayrou dit lui la vérité. Même M. Valls, pourtant porte-parole de F. Hollande (d'ailleurs on a bien compris qu'il n'était plus M. Valls, l'un des pragmatiques du PS, mais avant tout le porte-parole de F. Hollande), l'a reconnu hier face à F. Bayrou sur France 2. Si la croissance rêvée par le PS n'est pas atteinte, alors le programme économique de F. Hollande devra être revu... C'est cet aveu, peut-être maladroit d'ailleurs au niveau communication, que j'ai retenu du débat d'hier entre F. Bayrou et M. Valls.

 

Je n'ai malheureusement pas trouvé de lien vers une vidéo correspondante en libre accès. Si un internaute trouve un tel lien, je serai ravi d'inclure cette vidéo a posteriori dans ce billet. Pour seule preuve de "la phrase qui fait mal", je ne peux que vous renvoyer vers cet article de l'express et cette citation: La phrase: celle que François Bayrou a réussi à faire dire à Manuel Valls: "si la croissance n'est pas là, on s'adaptera".

 

Chers concitoyens, avez-vous toujours envie de jouer au casino?!

Publié dans Mouvement Démocrate

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